Visite de la plus grande chaîne de montage au monde

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L’USINE VOLKSWAGEN DE WOLFSBURG

(Allemagne)

« Aujourd’hui, j’ai eu le privilège avec quelques autres « Praktikanten » de pénétrer au cœur de la « Bête », dans la plus grande chaîne de montage du monde. C’est vraiment très impressionnant ! Le « Werk-tour » a commencé par un petit film sans aucune objectivité mais tout de même distrayant sur le centre d’essai de VW au Nord de l’Allemagne, des centaines de kilomètres de routes d’essai privées au milieu de la forêt (le plus grand d’Europe parait-il, encore une fois). Puis la visite de l’usine à proprement parler a enfin commencé.

La visite débute à bord d’un petit train tracté par une Golf V  dans les bâtiments historiques de l’usine, bombardés et détruits à la fin de la seconde guerre mondiale, puis reconstruits sous l’impulsion des anglais à des fins plus commerciales. Ces bâtiments accueillent aujourd’hui l’ensemble des presses qui vont sculpter les différents morceaux d’acier de l’actuelle golf V. Dans ces mêmes bâtiments se trouve donc  la chaîne de montage de la carrosserie de la Golf. Tout est automatisé et les ouvriers ne se salissent plus les mains. Ce qui m’a d’ailleurs surpris au premier abord, c’est l’impression de relative propreté de l’ensemble. Peut il vraiment sortir de ces murs blanc immaculés des voitures qui fonctionnent au pétrole noir ? Et bien oui. Pendant que les presses s’activent en cadence, les bras mécaniques de la chaîne de montage se lancent dans un balai perpétuel d’une telle complexité et avec une telle rapidité (et ce avec une précision supérieure à 0,1mm) qu’on finit par se demander s’ils n’ont pas une âme. La présence humaine sur ces premières chaînes de montage se fait rare, voire inexistante (seulement une surveillance des machines). Pour aller à la rencontre des 50 000 ouvriers (VW compte en tout 100 000 employés sur Wolfsburg et sa région, 50 000 directement sur la chaîne de montage, dont 10% d’italiens, l’autre moitié se répartissant dans différents bureaux, de la R&D aux achats), ils faut traverser les voix de chemins de fer (qui passent en plein milieu de l’usine) et se rendre à l’autre bout de la chaîne de montage. Pour toutes les finitions (électroniques, les liquides, les tapis…) la machine ne peut pas encore remplacé l’habilité et la dextérité du corps humain. La golf V prend ainsi des couleurs, se dote d’un moteur, d’un tableau de bord…jusqu’à sortir de la chaîne de montage et s’embarquer pour le prochain train, à moins de finir directement dans une des tours de l’Autostadt (parc d’attraction juxtaposée à l’usine et voué à la déesse Automobile).

La ligne de montage du Touran (équivalent du Scénic chez Renault) bénéficie d’un régime spécial. A l’origine, il ne devait pas être construit en Allemagne (coût du travail trop cher), mais en Europe de l’est (comme le Touareg qui est monté à Bratislava en Slovaquie). Mais face au mécontentement interne grandissant, la direction est parvenu à un compromis : la création du concept « Auto 5000 ». Le Touran reste donc dans l’usine de Wolfsburg, mais sera construite par 5000 anciens chômeurs qui acceptent d’être payé 5000 DM (s’ils se sont intégrés). La chaîne de montage est ultra moderne, les chariots qui apportent les pièces détachées sont autonomes, c’est-à-dire sans chauffeurs, et suivent un rail invisible dans le sol. La chaîne est suspendu au plafond ce qui donne un effet surréaliste : pleins de Touran qui volent, se croisent et s’enchevêtrent dans cette immense salle, elle aussi toute blanche, dont on perçoit à peine ses coins et dimensions. Une version « Ange » des voitures au paradis de l’automobile.

Deux centrales électriques, elles aussi dans l’enceinte de l’usine, alimentent cette ville dans la ville, qui fait quand même 8 km de largeur pour 8 km de longueur. Vous comprenez désormais le choc que j’ai pu ressentir, moi humble Praktikant, français de surcroît, au milieu de ce brouhaha (parce que ça fait du bruit tout ça, punaise) infernal.

J’oubliais, j’ai fini la visite à la cantine principale de l’usine, ou j’ai voulu essayer, comme il se doit, la spécialité locale, le « curi-Wurst » assaisonné au « VW ketchup ». Ca a rien d’extraordinaire, c’est même pas très bon (j’en ai encore le ventre tout balloné), mais il faut tout de même savoir que VW produit plus de « curi-Wurst » à Wolfsburg que de voitures : plus 1,5 millions. Étonnant non ? »